Piqué au vif Le marathon présidentiel

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Le marathon du premier tour de l ‘élection présidentielle touche à sa fin. Aujourd’hui, les deux favoris, qui font la course en tête dans les sondages, tiennent deux meetings géants à Paris. François Hollande et le parti socialiste ont choisi Vincennes et l’esplanade Saint-Louis. Comme la légende du bon Louis IX le veut, il faut sans doute y déceler le symbole de la justice (sociale).

Nicolas Sarkozy et l’UMP ont jeté, eux, leur dévolu sur la place de la Concorde. Là, un autre symbole flatte l’inconscient collectif du peuple de France : en cette période de crise, la droite affiche le besoin de solidarité et en appelle à la concorde nationale… Le président candidat n’a-t-il pas promis un gouvernement d’union nationale s’il est réélu ?

La politique adore les symboles. François Mitterrand était passé maître dans l’art du symbole. Il en a égrenés tant et tant pendant ces deux septennats. Il avait choisi pour son domicile parisien une petite sculpture de Pierre Székely intitulée, la Chevauchée immobile… Oxymore résumé de quatorze ans de pouvoir ? Symbole de pierre d’une œuvre politique ?

Il y aura pendant ce dimanche à Paris le plus fort de tous les symboles : pendant que les deux marathoniens du premier tour tiendront meeting, le peuple des marathoniens de Paris parcourra, dans la souffrance, les 42 kilomètres et 195 mètres de l’épreuve mythique. Un peuple qui souffre pendant que du haut des tréteaux l’élite politique, campée sur l’estrade, lui promet un meilleur avenir. La démocratie a besoin d’une certaine souffrance. Le sport et la politique possèdent beaucoup de points communs. Le cœur et le goût des autres.