Quand l’art soulève la tempête ou la singulière
histoire de la rénovation de l’église de Fossé.
Fossé est un modeste village de l’Argonne ardennaise situé à 4km au nord-est de Buzancy le chef-lieu de son canton... Sa population en forte diminution depuis 1999 ne comptait plus que 61 habitants au recensement de 2006.
Par sa situation géographique
dans la marge frontière de l’Argonne, aux limites du Royaume de France et de
l’Empire puis par la suite entre 1814 et 1914 dans la zone frontière cadre de
l’organisation défensive du territoire national et enfin à l’arrière mais
toujours à proximité des lignes de défense stratégique que
La reconstruction :
L’ampleur des chantiers et des dépenses de reconstruction conduisent l’Etat à susciter la création d’organismes relais : es coopératives de reconstruction. La loi du 16 juin 1948 prescrit la constitution de groupements de reconstruction auxquels les sinistrés donnent mandat pour procéder à des opérations de reconstitution. La loi renouvelle celle du 15 août 1920 qui avait crée après la première guerre mondiale les groupements coopératifs pour étendre aux édifices cultuels le bénéfice de la législation sur les dommages de guerre. L’Eglise de France avait instauré en 1921-22, dans chacun des diocèses sinistrés, une coopérative de reconstruction des églises dévastées chargée de regrouper et gérer les indemnités de dommages de guerre attribuées aux communes pour la réédification des églises et d’assurer, au nom des municipalités, la maitrise d’ouvrage des travaux de restauration et de reconstruction des édifices cultuels(1)
En 1948 ces groupements ont deux formes et deux régimes juridiques :
- les ASR associations syndicales de reconstruction, établissements publics nationaux.
- les SCR sociétés coopératives de reconstruction de droit privé soumises aux contrôles administratifs, techniques et financiers de l’Etat.
Ces dernières sont organisées au sein d’un Union nationale animé par Paul Koch, architecte en chef. Les débats internes sur le choix des architectes, doivent-ils être croyants ou peuvent-ils ne pas l’être ; sur ce qu’est une architecture religieuse sont très intenses et contradictoires. Les uns prêchent en faveur d’une architecture proche de la liturgie primitive, s’abstenant de toutes innovations qui « doivent être proscrites dans nos anciens villages où il faut faire revivre les saintes traditions de notre art national »(2) D’autres, à l’opposé invitent à « oublier les formes où les générations qui nous ont précédés ont mis leur témoignage de foi et de passion.[…]Sans renoncer à atteindre au caractère noble et sacré qui convient à la maison du Seigneur, en face des aspirations et des moyens actuels, l’architecte doit créer une œuvre actuelle adéquate à notre temps et aux prémisses qu’il contient.[…] en face des hommes, il doit répondre aux aspirations des chrétiens de son temps et plus encore de ceux qui cherchent à atteindre la vérité »(3)
Le vaste chantier de reconstruction
des églises sera « pour nombre
d’architectes celui d’une liberté d’expression et d’une recherche fondamentale
du rapport de l’homme au transcendantal, de la société au spirituel.[…]D’autre
part, le nombre important de jeunes architectes, et non des moins grands,
intéressés par ce programme
architectural,[…],atteste que l’architecture religieuse représente encore pour eux,
si ce n’est l’œuvre de leur vie, au moins un exercice intéressant dans leur
carrière »(4)
« Dans bien des cas, l’architecte lui-même intervient dans la
réalisation du décor de l’église. Il conçoit les plans, le mobilier liturgique,
dessine les vitraux ou tout au moins en donne une esquisse à l’artiste qui sera
chargé de les réaliser »(4)
Le renouveau de l’art sacré :
Dés avant la seconde guerre mondiale,
avec l’édition à partir de 1937 de la revue « L’Art sacré », son
directeur le père Régamey et le père dominicain
Marie-Alain Couturier vont être les principaux acteurs du renouveau de l’art
sacré en France. Ils appellent à une rupture avec l’académisme. »La
décadence des arts sacrés a aussi des causes spirituelles et sociales. Mais ses
causes artistiques ramènent toutes à l’académisme, directement ou par
contrecoup….Il vaut mieux s’adresser à des hommes de génie qu’à des croyants
sans talent »
Une multitude de réalisations
vont associer l’art moderne à l’art sacré. Ce mouvement s’exprimera de façon très créative surtout après la
seconde guerre mondiale, dans les années 50 tout particulièrement. Des artistes
très divers y participeront. Parmi les créations les plus emblématiques citons
les chapelles de Vallauris avec Picasso(1951-52), d’Audincourt avec Fernand
Léger(1949-51), de Saint Paul de Vence avec Matisse (49-51), des Simples à
Milly-la-Forêt avec Jean Cocteau (1959),Notre Dame du haut à Ronchamp avec le
Corbusier (1950-55), de St Rouin à Beaulieu en Argonne avec le père Rayssiguier
disciple de Le Corbusier et Pierre Székely (1954-60), l’ église Notre Dame
de toute grâce du plateau d’Assy (1950)
avec un groupe d’artistes dont Pierre Bonnard,
Fernand Léger,
Jean Lurçat
et son élève Paul Cosandier, Germaine
Richier, Georges Rouault, Jean Bazaine,
Henri Matisse,
Georges
Braque, Jacques Lipchitz, Marc Chagall,
Jean Constant-Demaison, Ladislas
Kijno, Claude Mary, Carlo Sergio Signori, Théodore Strawinsky etc., le couvent de
Dans les Ardennes meurtries, la
restauration et la reconstruction d’églises vont permettre une véritable
résurrection de l’art sacré par des créations d’artistes contemporains de
premier plan. L’art moderne va ainsi, grâce à l’esprit d’avant-garde des
responsables régionaux des monuments historiques, s’intégrer à des
constructions anciennes : vitraux de Conturat à Charbogne, de Dürrbach en
la basilique de Mézières (1954-79),) de Charles Marcq à Vouziers(1970), de
Brigitte Simon au Chesne (58) ; fresque de Marthe Flandrin à Givry sur
Aisne (1953), de Lucien Jeay à Vandy(1953). Il va aussi participer à
l’aménagement de bâtiments neufs comme par exemples la fresque de Maurice Calka
et les vitraux de R. Savary à Stonne (1959), la sculpture de M. Calka à
Bayonville(1960), la vierge au portail de Maurice Calka, les vitraux de Van der
Steen et Jacques Michel à Moiry (1958) la céramique de Paul et Adeline Bony à
Montgon(1959),la peinture de R. Gourdon à Neuville-Day(1960), les vitraux de
Pierre Chevalley à
La reconstruction de l’église de
Fossé :
En 1954,
Une communauté d’artistes : Le peintre André Borderie, la céramiste Vera Székely et le sculpteur Pierre Székely partagent depuis 1950 un pavillon à Bure-sur-Yvette dans la vallée de Chevreuse. Pierre Székely vient d’épouser Vera. André Borderie les rejoint. La ferveur spirituelle qui anime Pierre et Véra le conduit à se faire baptiser. Jusqu’en 1957, ces trois artistes signeront leurs pièces en commun.
Pierre Székely est né le 11 juin 1923 à Budapest. Il commence très
tôt à dessiner. A partir de 1941 il entreprend des études chez Hanna Dallos,
juive réformée qui deviendra
mystérieusement et de façon troublante
en 1943 la voix des Dialogues avec l’ange. En Hongrie, en pleine
guerre, c’est elle qui transmet cet
enseignement spirituel, avant de disparaître, happée par
André Borderie nait le 20 décembre 1923 à Beautiran en Gironde de
parents fonctionnaires aux PTT. Il est élevé par ses grands-parents au sud de
En 1954 les trois artistes se voient confier le projet de restauration de l’église de Fossé. La même année ils conçoivent avec l’architecte Louis Babinet, une maison à Saint-Marcellin dans l’Isère pour la famille Gélas qu’il dénomme « Le bateau ivre »
L’art de l’espace et de la lumière :
Les artistes sont face à un défi
qu’ils vont d’ailleurs relever superbement. Avec de très faibles moyens
financiers donc en travaillant toujours à l’économie, ils vont, après la
reconstruction du chœur , atténuer le principal défaut de la modeste église :
la disproportion entre le chœur , très
vaste, et la nef, courte et large. Avant de présenter le détail de leurs
créations, lisons cette analyse pertinente publiée par L’Observatore Romano
dans son édition du 13 octobre 1956 : « Dans l’impossibilité de recourir à de nouveaux éléments
constructifs, les artistes se sont avec raison rappelé que l’architecture n’est
pas seulement un assemblage de matériaux, mais aussi et surtout, peut-être,
l’art de l’espace et de la lumière. Les artistes ne doivent pas, en effet,
seulement se préoccuper de bien équilibrer des masses de pierre, de briques ou
de ciment, mais doivent trouver une harmonie entre la lumière et les couleurs,
car ce qui importe le plus n’est pas le rapport purement abstrait des divers
volumes, mais le rapport concret que perçoit l’œil du spectateur dans la vision
synthétique qu’il reçoit du monument.[…].Pour faire oublier les proportions
maladroites de la nef et lui permettre de s’harmoniser avec le chœur restauré,
ils ont créé, entre le chœur et la nef, un contraste de couleur et de
lumière : ils ont peint en gris foncé le plafond pour le faire plus bas et
obtenir des proportions plus justes ;ils ont peint en jaune le chœur dont
les fenêtres sont éclairées le jour par le soleil et la nuit par une lumière
artificielle scrupuleusement dosée. Ce contraste de couleur a un double
effet :non seulement il rétablit les proportions nécessaires à l’humble
beauté de l’église, mais encore répond à la destination même du sanctuaire qui
veut que tout converge vers le chœur. Une des tendances les plus constantes de
l’architecture religieuse actuelle est de vouloir souligner, par son évolution
même, qu’elle veut donner du sacré, sa plus authentique expression » Les
murs de la nef sont peints de façon asymétrique, en blanc, vert et bleu, le sol
carrelé en rouge. Une peinture murale signée par Pierre Sézekely et André
Borderie couvre l’intégralité du revers de la façade. « Dans l’esprit joyeux de « L’Alléluia », ses teintes
très harmonieuses et d’une grande délicatesse sont soulignées par un graphisme
nerveux incisé dans l’enduit. C’est peut-être la plus bel le réussite de
l’ensemble »(5)
La porte de l’église, en bois massif teinté en noir et clouté comporte une superbe clé façonnée par le forgeron du village.
« De petites lampes tombent de la voûte comme des étoiles et viennent éclairer discrètement les fidèles,
une source invisible baigne de lumière le chœur »(6)
Véronique David (7) ingénieur
d’études du Ministère de la culture et de la communication mise à disposition
du CNRS qui a réalisé, avec Martine Callias Bey le Recensement des vitraux de
Champagne-Ardenne paru aux éditions du CNRS en 1992, écrit dans son ouvrage
« Vitrail, peinture de lumière »publié en 2006 aux Editions Lieux
Dits de Lyon propos de Pierre Székely et des verrières de
l’église de Fossé : » Artiste
aux multiples facettes mais avant tout sculpteur[Pierre Székely], c’est comme
tel qu’il a abordé le vitrail : le matériau de base n’est plus ni le verre
ni le plomb mais la lumière, à peine modulée par le verre transparent
légèrement dépoli au jet de sable dans lequel on a ménagé quelques plages qui
la laissent passer nue. Elle est puissamment rythmée, exaltée, parle jeu
magistral des ferrures qui forment un grand signe noir(7), avec une extraordinaire
justesse dans l’agencement des lignes. La verrière n’est plus clôture de
l’édifice, elle ouvre l’espace, elle le dilate. Peu importe la technique, très
simple au demeurant : des lames de fer de 7cm de largeur découpées au
chalumeau et fixées sur des barlotières »(8)… […]En dehors des moyens
financiers qui excluaient le choix des vitraux traditionnels, leur sobriété est
commandée par la nécessité de faire bénéficier l’édifice des ressources de la
lumière directe pour ne pas assombrir ses couleurs »
La statuaire:
Nous livrons maintenant une simple description des statues présentes dans l’église à son inauguration le 14 août 1955.Nous aborderons, plus loin dans le texte, le violent scandale qu’elles déclenchèrent et qui aboutira pour certaines d’entre elles à leur destruction.
Les statues saint-sulpiciennes sont retirées de l’église. Une sculpture ancienne en bois représentant Saint Nicolas, patron du pays, a été retrouvée dans un grenier. Elle a été polychromée : la soutane en bleu-violet, le surplis en blanc, la chape en rouge, la mitre en blanc bordée de doré. Le maréchal-ferrant du village l’a montée sur un socle mobile, au sommet d’une tige métallique fichée dans un gros moellon en pierre posé sur le sol. Il a aussi reforgé sa crosse perdue qui a été dorée.
Sur le mur blanc, à droite de la nef sont scellées trois figures en
terre engobée de couleurs : Le Christ, à sa droite
Le révérend père Bonaventure Fieullien, religieux et artiste, attaché à
jamais au prieuré de Regniowez, vint à Fossé car on sollicita son avis et il écrit « « …il y a bien un calvaire mais il est si pauvre, si
lamentable, si dépouillé que nul plaisir esthétique ne s’en dégage et qu’une
invincible pitié nous vient pour cette petite bonne femme qui nous suggère
Un mobilier liturgique d’une
grande simplicité :
L’autel : Les artistes, par souci d’économie mais aussi pour
un ancrage symbolique dans l’histoire du Pays, vont utiliser une pierre tombale
laissée à l’abandon, disparaissant sous les ronces dans le cimetière proche de
l’église, pour en faire la table de l’autel principal. Au centre de cette
grosse dalle en marbre blanc de Carrare est
gravée l’inscription suivante, en partie supprimée par l’inclusion d’une pierre
consacrée en marbre noire frappée des cinq croix et contenant des reliques : « ICI
REPOSE(1ère ligne) BAZILE JOSEPH RAUX(2ème ligne)MAITRE
DE FORGE A BELVAL(3ème ligne)DECEDE LE 22 JUIN 1817 (4ème
ligne) DANS
Dés la fin du XVIIIème siècle et
pendant la première moitié du XIXème, le département des Ardennes occupe le
second rang national, après
« A la suite de la vente des biens nationaux en 1791, il acquiert les domaines de Belval tandis
qu’Hibert et Poulain reprennent le Hurtault. »(10)
Sur l’autel six cierges portés par de simples trépieds munis d’une coupelle et une petite croix d’autel avec un Christ en métal découpé, le tout fabriqué sobrement par le forgeron du village.
Le tabernacle : Aménagée dans le mur de droite du chœur, une niche fermée par une grille en fer forgé faite d’un assemblage de clous rappelant la crucifixion du Christ abrite le tabernacle derrière un tissu.
Les fonts baptismaux : Une coupe ovoïde de grès gris percée de
deux orifices elliptiques est fixée en
haut d’une tige métallique scellée au sol par un trépied en fer forgé. A
mi-hauteur du support vertical une petite tablette carrée métallique est prévue
pour recevoir un cierge pascal .Il apporte la lumière symbole essentiel du
baptême avec l’eau. Par sa forme d’œuf le baptistère représente le berceau pour
Le livre du chemin de croix : Voilà ce qu’en disait la revue Art Sacré de novembre-décembre 1955 « Les dimensions réduites de l’église, son dépouillement, rendaient difficile la mise en place des quatorze stations d’un chemin de croix. Une solution originale a été imaginée. A l’extérieur il pourra être suivi dans les rues du village devant les maisons marquées de la croix(11). A l’intérieur les stations ont été groupées dans un grand livre que l’on feuillette au coin gauche de la nef. [Le livre est posé sur un pupitre en fer forgé fixé dans le mur].La magnifique reliure de Monique Mathieu, en veau blanc, porte quatorze croix en bois des îles. Chaque page est une station représentée non pas sous la forme traditionnelle mais par des objets usuels photographiés [par Agnès Varda] : fouets, marteau, clous, etc .Robert Morel en a composé le texte, écrit au pochoir. L’alternance est belle de ces grandes pages noires, blanches et parfois rouges. On peut discuter certains points de cette réalisation particulière mais le principe en est intéressant. C’est une utilisation ingénieuse du chemin de croix des malades. Son emploi pourrait d’ailleurs se concilier avec l’usage traditionnel, le fidèle parcourant ses stations le livre en main. Quant à l’exercice commun-il est bien rare et se limite souvent au Vendredi Saint -il pourrait se faire avec une vraie croix aux dimensions humaines » Donnons deux exemples pour concrétiser cette description du livre chemin de croix :
En face d’une photographie en noir et blanc de cinq clous liés, tordus et rouillés figure ce texte : « Il reste des clous rouillés sur le chantier après qu’on a tout démoli, de même quand on a déraciné de sa croix Jésus–Christ, des clous communs qui sont les diamants de la souffrance et qu’on pourrait trouver un peu partout » « Sœur humble et sœur commune, Sœur souffrance qui nous cloue Heureusement tous, Un peu, Chaque jour A Jésus. »
En vis-à-vis d’une photographie en noir et blanc de quelques brins d’herbe déracinés, ce texte : »L’herbe mange la terre en silence ; et nous pouvons tomber dessus comme Jésus pour la seconde fois, car la seconde chute on ne s’en aperçoit pas ;ça ressemble à une pause, et l’herbe est cette espèce de maladie secrète capable doucement d’envahir et de désespérer une âme qui se laisse aller. » « Il est urgent à tout prix, Ô Jésus, De se remettre debout »
Le confessionnal encore appelé le coin du pardon : Très simple : un siège pour le prêtre et de l’autre côté d’une cloison verticale percé d’un claustra carré fait de trous ronds un agenouilloir pour le pénitent. Le tout, en sapin, aux formes épurées, rondes, aux verticales étirées, très design. Pour assurer davantage de confidentialité un lourd rideau coulissant sur une tringle métallique semi-circulaire enveloppant le tout jusqu’à mi hauteur de la cloison sera installé ultérieurement.
Le bénitier : Inséré dans l’encadrement maçonné de la porte, à droite en entrant, le bénitier, en granit aux lignes douces et harmonieuses, révèle déjà la maitrise de Pierre Székely dans la sculpture de la pierre.
Les sièges et bancs : L’exigence d’économie n’interdit pas le talent .En parfaite harmonie avec la sobriété des aménagements de l’église, les sièges des officiants, en bois épais de sapin teinté brun clair monté sur des supports élancés en fer forgé, tout comme les bancs, sièges et dossiers faits de lourdes planches de sapin réunies par une ossature en fer forgé, composent un mobilier rustique et moderne, dépouillé et chaleureux, tout à la fois. Le menuisier de Nouart, Gaston Prévot, en coopération avec le forgeron de Fossé en a assuré la fabrication.
L’inauguration de l’église et l’accueil immédiat :
L’abbé Guyot, curé de Nouart
desservant Fossé qui a suivi le chantier témoignant constamment sympathie et
encouragement aux artistes, dit la messe d’inauguration de l’église le dimanche
14 août 1955 à 16h30, en présence du Doyen Sayen de Buzancy et d’une assistance assez nombreuse au
premier rang de laquelle avaient pris place, Messieurs Hannotin vice-président
du conseil général des Ardennes, Eugène Prévot maire de Fossé et les membres du
conseil municipal. Dans son homélie le prêtre remercie tous les artisans et
artistes qui ont œuvré à la restauration de l’église. Il souligne la beauté des
couleurs vives et nouvelles des peintures recouvrant les murs intérieurs et
fait l’éloge des artistes peintres qui ont su faire de l’église de Fossé une
belle église encore que certains détails de leur œuvre échappent pour le moment
aux fidèles.(12). La presse locale, en l’occurrence le journal l’Ardennais,
emploie un ton plutôt positif : « voici donc Fossé en passe de devenir un petit Saint-Paul de Vence avec
sa chapelle de Matisse (soleil et site en moins). Espérons qu’elle sera plus
accueillante, car hélas, la plupart des touristes ne peuvent admirer de cette
chapelle que le toit bleu clair puisqu’elle est presque toujours fermée… Ceci pour
dire que l’intérieur de l’église de Fossé est agencé de la façon la plus
abstraite selon les nouvelles conceptions spirituelles et les évolutions
artistiques de notre époque. Dire que cela plaira à tout le monde immédiatement
serait aller trop loin, mais les glaneurs d’art nouveau doivent trouver le
secret d’ajuster à la tradition immuable de nouvelles inspirations »(12)
Dans le numéro du 28 août 1955 de
Joseph Pichard malheureusement se trompait.
La montée de la polémique
avant la tourmente :
Si les habitants du village expriment leur surprise, leur incompréhension
devant certains aspects de la décoration de l’église, s’ils déclarent avoir
perdu quelques uns de leurs repères et
vu bouleversée une familiarité certaine avec leur église, jamais ils ne
feront preuve d’agressivité dans leurs propos, jamais ils n’exprimeront d’oukases
quant aux créations des artistes. Le clergé local fera généralement preuve de tolérance.
Le R.P. Fieullien curé de Regniowez, artiste graveur et peintre invité à donner
son avis le fait dans la revue d’automne 1955 de
Dans le bulletin n°22 du diocèse de Reims
paru le 5 novembre 1955 on pouvait lire cette mise en garde : « La liberté absolue ne peut exister
dans l’art religieux, figuratif ou non. Trois exigences demeurent :
respect du sacré, conformité avec la liturgie, adaptation au milieu chrétien.
L’art religieux n’est pas un but en soi, mais un moyen. C’est sa noblesse et sa
servitude. Il est choquant de penser qu’une église est traitée comme un
laboratoire d’essais ou un musée du bizarre et de l’excentrique. C’est se
servir du sacré pour imposer des vues personnelles sur l’art, au lieu de le servir
en toute humilité… »
Dés le début de l’année 1956, la polémique conduite par des
traditionnalistes, des intégristes du diocèse va se développer à travers une
campagne de presse non seulement locale et régionale mais aussi nationale. Le
journal Détective consacrera sa Une et deux pages intérieures à Fossé. Ce débat
public et passionné va créer un effet de curiosité et conduire à Fossé des
cohortes de curieux dont on relaie davantage l’indignation que l’approbation,
dont on note aussi le comportement déplacé .Ainsi Camille Maurin dans l’Ardenne
hebdomadaire, le journal catholique du diocèse de Reims (13), se dit scandalisé
par certains visiteurs, légèrement
vêtus, bruyants, peu respectueux du lieu et en rend responsable les artistes
qui ont créé là un décor de musée, de galerie mais pas d’église. Des voyagistes
affrètent des cars et des fidèles de toute la région peuvent ainsi voir de
leurs propres yeux l’objet du scandale. Et la sauce ne cesse de monter au
désespoir des villageois qui y trouvent source de mépris et d’humiliation. « Les paysans ardennais comme tous les paysans de France, craignent
de passer pour des arriérés. Aussi,
aux admirateurs de leur église, donneront-ils facilement l’approbation d’un
silence souriant que M. Pichard a pris pour de la joie mais qui est peut-être
aussi de l’ironie….Vous allez nous
mépriser si nous disons du mal de notre église, mais on ne peut y prier. Les
artistes disent que ce sera très bien dans deux cents ans, mais nous n’y serons
plus » Ce malaise est réel au sein de la communauté villageoise. S’il
ne s’exprime que timidement, maladroitement, l’offense et la blessure qui en
résulte sont profondes et vont conduire à la lassitude des Fosséens.
Tout est objet de critiques acerbes. On crie aux blasphèmes.
Rappelons-nous : « nous
trouvons, non sans surprise, une sorte de citrouille (ou œuf d’autruche géant
ou encore de crâne, on ne sait pas très bien) ouverte irrégulièrement sur le
dessus et supporté à un mètre du sol par une maigre tube de métal. Ce sont les
fonts baptismaux…Ne trouvez–vous pas alors indécent cette espèce de ballon de
rugby mal éclaté que vous me dites être le baptistère de Fossé »(13) A
propos de l’autel « la dalle de
marbre provient du cimetière et porte encore inscription et emblèmes funèbres (des
torches renversées symboles éminemment
« chrétiens » pour la pierre du Saint sacrifice !... » (14)
L’auteur laisse à penser que la pierre tombale est celle d’un libre-penseur qui,
il est vrai, utilise parfois le symbole de la torche renversée. Mais cette sculpture
peut aussi exprimer la foi en la résurrection, puisqu’il suffit de retourner la
torche pour que la flamme se ravive. Or le défunt, serviteur des moines était
un catholique pratiquant et non un abominable hérétique. Mais tout est bon pour
jeter le discrédit sur les artistes que l’on soupçonne de n’être pas de bons
chrétiens. Le tabernacle ne protège pas le saint calice puisque n’importe qui
peut le toucher en passant un doigt à travers la porte aux clous. Une porte
métallique pleine devra être installée à l’arrière de la grille forgée pour
faire taire cette critique. Le Saint-Nicolas est qualifié de
« drapeau » car aux couleurs de la nation et de
« girouette » car les enfants s’amusent parait-il à le faire tourner
sur sa tige. La peinture murale constitue un rébus incompréhensible, ils
réclament un art traditionnel et lisible. A propos du livre du chemin de croix,
le ton monte devient plus agressif : « Feuilletons-le : une page noire, une photographie, un texte ;
et ainsi pour chacune des stations. Disons de suite que le commentaire s’adapte
fort bien aux images, mais que ces images peuvent être considérées comme
« insolites » dans le sens employé pour cet adjectif par le code de
droit canonique. On y trouve tour à tour la photographie de pièces de monnaie,
de cailloux, de brins d’herbe, d’un marteau, d’une bougie, des insectes, voire
même, à la dixième station du roi de cœur d’un jeu de cartes ! On en est vraiment à se demander si on ne se moque
pas un peu trop de nous ! La plaisanterie a ses limites…(13) Le livre
du chemin de croix abimé, souillé par les manipulations de visiteurs indélicats
a disparu un jour de 1957 .On pensa d’abord à un vol. Mais quelques semaines plus tard, Maurice Lapierre
alors conseiller municipal s’en souvient bien, le Maire reçut d’un
relieur-restaurateur une offre pour remettre en état l’ouvrage qu’il avait
emporté sans solliciter la moindre autorisation. Le devis étant beaucoup trop
élevé (de l’ordre du million de centimes de francs) le conseil le rejeta mais
le livre ne réintégra pas l’église. Fut-ce un soulagement pour les élus locaux
qui ne se mobilisèrent pas pour sa restitution ? Tout le laisse à
penser !
Mais ce qui déclenche, au-delà de la polémique, l’acharnement et la
fureur, des traditionnalistes c’est le calvaire. L’œuvre de Véra Székely est
ridiculisée, dénaturée, vilipendée. Lisez plutôt « Le Christ d’une maigreur extrême émeut à
peine et n’incite guère à s’agenouiller pour méditer sur la souffrance ou le
péché…Est-ce saint Jean ce gamin dont pour tout visage, on n’aperçoit que le
dessous du menton ?...Est-ce bien aussi la mère de Dieu, cette misérable
poupée apeurée ?Décidément, on ne peut se moquer davantage de la
vénération que nous portons à ces saints…. On voudrait ridiculiser la religion,
on ne ferait pas mieux…. C’est une insulte pour ceux qui croient et cela laisse
une bien pénible impression à ceux qui ne croient pas ! (14)
Les attaques ne vont pas cesser bien que l’église de Fossé attire la sympathie de fidèles et de
touristes venus par milliers la visiter. Les amateurs d’art contemporain pèsent
peu devant les traditionnalistes qui font de l’engouement suscité par l’église
de Fossé un désordre sacrilège. St Sulpice gagne la batille des
statues :
La polémique et la bataille de déstabilisation qui passe par des désordres
pendant les offices vont se prolonger jusqu’en juillet 1957. Les
traditionnalistes font publier, le 25 mai 1957, dans une revue « Les Heures »
éditée à Milan des images du calvaire de l’église de Fossé présentée comme la
plus moderne de France, attractive pour les laïcs français qui la visitent
comme une des merveilles de l’art contemporain(15).Cette publication n’est pas
innocente puisqu’elle veut soutenir en fait une saisine de la congrégation des
rites au Vatican, une institution de la curie romaine qui sera d’ailleurs
dissoute par Paul VI le 8 mai 1969.Cette assemblée veillait au respect de la
liturgie, des saints sacrements et à la conformité des représentations des
figures sacrées avec les traditions catholiques. Le résultat de cette manœuvre
ne tarde pas. L’archevêque de Reims, Louis-Augustin Marmottin, reçoit le 10
juillet 1957 le numéro des « Heures » accompagnée d’une lettre de
Rome datée du 3 juillet signée par le cardinal Cicagnoni, préfet de
L’archevêque de Reims n’est sans doute pas surpris car depuis des mois
lui et la commission d’Art sacré du diocèse n’ont eu de cesse d’exprimer leur
désapprobation à propos du calvaire de Fossé en particulier affirmant n’avoir
jamais été consultés par
Effectivement, des villageois se souviennent avoir vu les trois statues
déposées dans l’herbe devant l’église. Ensuite que sont-elles devenues ?
Mystère ! Nos recherches sont restées vaines. Ont-elles été détruites
comme les fonts baptismaux cassés dans un chemin communal ? Très
rapidement les traditionnalistes triomphent et réinstallent dans l’église une
statue saint-sulpicienne de
L’église de Fossé et son calvaire s’inscrivirent ainsi dans le renouveau
et la querelle de l’art sacré qui secouèrent les années de reconstruction1945-1960.On
se souvient du retrait du chœur de l’église d’Assy le 1er avril 1951
du Christ de l’artiste Germaine Richier. Le père Regamey se désole « faute de comprendre ce nouveau
langage plastique, on n’y voit qu’une déformation sacrilège » Le
Christ sera réinstallé à l’occasion des fêtes de Pâques
Après Fossé, la chapelle Saint-Rouin
de Beaulieu en Argonne :
Proche dans le temps (1954-60)) et dans l’espace puisque l’ermitage de
Saint Rouin se trouve dans la belle forêt de Beaulieu en Argonne, à une
quinzaine de kilomètres au sud de Clermont en Argonne, l’histoire de la construction de la chapelle de Saint-Rouin
illustre bien le renouveau de l’Art sacré dans notre région. Pierre Székely
après Fossé est engagé, dés 1957, dans ce nouveau chantier.
En 1953 la décision est prise de remplacer l’oratoire
effondré en 1946 par une chapelle neuve dont les plans sont confiés au père
Rayssiguier, un disciple de Le Corbusier. Les pilotis et le cube en béton
décoffré brut qui constituent le gros œuvre sont construits en 1954 et 55. La
croix sur la terrasse, le clocheton, les arabesques dans le béton, le gratte–pieds devant la
porte et les vitraux sont l’œuvre d’une petite fille de 10 ans, Kimié Bando.
A la suite du décès du père Rayssiguier en 1956 il est fait
appel à Pierre Székely pour concevoir et mettre en place l’autel en grès des
Vosges et la croix qui le surmonte, le confessionnal, les fonts baptismaux, la
porte de la chapelle, le bénitier et le dallage du sol.
Pierre Székely prépare les plans d’aménagement intérieur de
la chapelle en 1958 et suit les travaux de réalisation en 1960.Pendant la durée
du chantier trois expositions sont proposées au public. En 1957, art populaire
d’Argonne ; en 1958,
Destins
d’artistes :
Les jeunes artistes âgés d’une
trentaine d’année qui ont façonné l’église
de Fossé avec leurs créations ont connu ensuite
une vie artistique d’une grande richesse.
Pierre Székely : un artiste de notoriété
internationale.
Monsieur Pierre Karinthi, artiste qui s’est passionné pour la vie et
l’œuvre de Pierre Székely a réalisé le catalogue raisonné de cet artiste. Travail
considérable qui est agréablement consultable sur le site http://j.p.karinthi.free.fr/
.C’est dire que la biographie qui suit est très incomplète et donne une idée
réductrice de la richesse créative de l’artiste.
En 1965 il sculpte 14 pierres d’estampage pour l’illustration de « L’Histoire de l’église du
Christ » un ouvrage monumental de Daniel Rops
En 1966 : Il est l’architecte du Carmel de Valenciennes inauguré le
8 mai 1966
En
1976 il quitte Marcoussis où il vivait avec Vera depuis 1955, pour s’installer
un temps à Bagnolet où il réalise des dessins et des estampes, puis dans un
atelier à Nanterre près de
En
1978 il reçoit le Grand Prix de
À
partir de 1980 il se rend régulièrement à Perros-Guirec où il taille le granit
rose de la côte bretonne.
À
partir de 1985 il s’installe à Paris un grand atelier dans le vingtième
arrondissement. Il travaille chaque matin et reçoit ses amis le samedi parmi
les sculptures exposées et les estampes.
En
1988 il entreprend un deuxième voyage au Japon sur l’invitation du festival
International du granit à Aji. Il réalise alors « L’Oiseau impossible »
pour la ville de Sapporo, et on donne son nom au square où la statue est
placée. Shozaburo Yabashi, propriétaire d’une entreprise japonaise, l’invite et
lui fournit matériaux et technologie pour réaliser un très grand nombre de
sculptures petites ou monumentales, de nombreux élèves viennent l’y rejoindre.
Il se rendra encore plusieurs fois au Japon où se dressent aujourd’hui plus de
trente sculptures monumentales dans le parc - musée aménagé par M. Yabashi
pour les présenter.
Le
Ministre des Affaires étrangères le décore de l’Ordre National du Mérite en
1990. En 1998 il est fait Chevalier de
En 1991, une importante
exposition se tient à Marcoussis où il a vécu, un musée de plein air recueille
des œuvres monumentales à Pécs, dans le sud de
Un
soir de mars 2001, Pierre Székely se rend pour un examen à l’hôpital, il
s’éteint en dormant.
André
Borderie : peintre céramiste, sculpteur, cartonnier de tapisserie.
Préoccupé par
la question de l'environnement, il est convaincu que l'art doit jouer un rôle
dans la cité, sur les places, dans les immeubles. Il adhère en 1955, au groupe“ Espace“ qui réunit architectes et
artistes pour promouvoir la présence de l'art en milieu urbain. Il reçoit des
dizaines de commandes publiques ou privées pour des bâtiments. Il collabore
avec Maurice Prévert, Yves Roa, Gilles Thin ou Pierre Vigneron. Il donne forme
à toutes sortes de sculptures monumentales.
Avec Maria,
ils partent en 1957, s'installer à Senlis dans un ancien presbytère. André et
Maria se marient. Ils auront deux enfants. Son travail s'enrichit d'une passion
pour la tapisserie. L’année suivante il rencontre Denise Majorel alors
directrice de la galerie «
En guise de conclusion
provisoire :
Cette
publication comme les animations organisées en 2010 par l’association de
sauvegarde du patrimoine vouzinois avaient les objectifs suivants : Informer
le plus largement possible le public de cet épisode ardennais du renouveau de l’Art
sacré. Réhabiliter en quelque sorte l’œuvre des jeunes artistes qui ont donné
le meilleur d’eux-mêmes dans ce petit village argonnais de Fossé, avec générosité,
sincérité et conviction. Dire aussi que les villageois n’ont pas à se culpabiliser
car ils ont été davantage victimes de cette bataille d’intolérance autour de
leur église que véritables acteurs. Inciter à la protection de tout ce qui
témoigne encore aujourd’hui de ce chantier où le renouveau de l’art sacré s’est
concrétisé certes dans la douleur mais a tout de même contribué à faire évoluer
les esprits en alimentant un vaste débat. Inciter et encourager le maire de
Fossé et son conseil municipal, les services compétents de
Je souhaite
exprimer ma très sincère gratitude à celles et ceux qui ayant compris le sens
de cette démarche m’ont fait confiance et m’ont apporté leur aide, leur
soutien. Et en particulier, Monsieur Pierre Karinthi, auteur du catalogue
raisonné de Pierre Székely qui a fait preuve de disponibilité et de générosité
dans le partage de sa riche documentation, madame Agnès Varda, cinéaste,
artiste plasticienne , vidéaste et photographe de réputation internationale qui
a répondu à mes demandes en toute simplicité et m’a accordé gracieusement le
droit de tirer et d’utiliser pour cette publication quelques unes de ses
photographies, madame Véronique David pour son expertise en ce qui concerne les
vitraux et pour la relecture de cet article, monsieur Jonathan Truillet,
conservateur des monuments historiques pour son écoute et la relecture de cet
article, monsieur Christian Hulot, le maire de Fossé pour sa compréhension et
ses encouragements.
Michel Coistia
Mars 2011
Notes et
sources :
Catalogue raisonné de Pierre Székely : site internet de Pierre Karinthi http://j.p.karinthi.free.fr/
1 : J ;Ch. Cappronnier des Archives nationales. Information
recueillie par Mme Véronique David.
2 :Eugène Lefévre-Pontalis, président de
3 :Georges-Henri Pingusson
« L’église de « Jésus-Ouvrier » pour une paroisse d’Arcueil
l’Art Sacré ,novembre 1938
4 : Construire des églises en France dans la seconde moitié du XXème
siècle. De la commande à la réalisation. Thèse de Doctorat en Histoire de l’art
présentée par Céline Frémaux Université de Rennes
5 : Revue l’Art sacré n° 3-4 «
L’autel dans le sanctuaire » de novembre-décembre 1955
6 :Joseph Pichard dans La croix du 28 août 1955
7 : Véronique David : chercheuse à la cellule Vitrail de
l’inventaire général, elle appartient à une équipe de recherche sur le vitrail
placée sous la responsabilité de Claudine Laurtier. Elle a signé ou/et cosigné
de nombreux ouvrages sur le vitrail. Pour ce qui concerne notre région,
elle a , avec Martine Callias Bey réalisé
et publié le Recensement des vitraux de Champagne-
Ardenne, paru aux éditions du CNRS en 1992. Toutes deux ont également apporté une importante contribution au Cahier de l’Inventaire général N°22, Mémoire de verre, qui accompagnait l’exposition du même nom, présentée à Troyes en 1990.
8 : les ferrures sont l’œuvre du ferronnier d’art Petit 1955
9 :R.P. Fieullien dans
10 La métallurgie du fer dans les Ardennes (XVIe-XIXe) cahiers de l’inventaire 11
11 : cette idée ne s’est pas concrétisée dans le village
12 : l’Ardennais du 16 août 1955
13 : Camille Maurin dans l’Ardenne hebdomadaire du 13 janvier 1956 Journal catholique du diocèse de Reims diffusé dans les Ardennes de 1949 à 1962
14 : Camille Maurin dans l’Ardenne hebdomadaire du 6 janvier 1956
15 : L’Union édition du 14 juillet 1957
16 :L’ermitage de Saint- Rouin dans Horizons d’Argonne n°41 année
1980
16 : on y lit par exemple « qu’il ne faut confier les créations
artistiques dans l’Eglise qu’à des
hommes qui soient capables d’exprimer une foi et une piété sincères »